Dans le cadre de l’exposition [La Vida Real] au consulat de Colombie à Paris jusqu’au 11 octobre. Retrouvez l’interview qui m’a été consacrée par le média RDV Latino. Je reviens sur mes origines colombiennes et me confie sur mon travail documentaire, réalisé à Medellín.
Extrait :
La photographie est le médium que vous avez choisi pour raconter l’histoire de votre pays natal, pourquoi et comment est née cette sensibilité artistique ?
L’image a toujours été présente dans ma vie, elle a d’abord été déguisée par le dessin, la peinture et même l’écriture où j’aime utiliser les métaphores et le monde de l’image, utiliser un certain réalisme magique (cf : Gabriel Garcia Marquez)
Mais son meilleur déguisement semble être une boîte noire autour du cou, la photographie m’est venue comme un pétale de rose se posant délicatement sur mon bras.
L’image façonne la perception de notre société jusqu’à notre propre identité, elle est partout, à tout moment, véhiculée sur tous les supports matériels et immatériels. Nous vivons dans une époque où l’image de l’autre, où l’image de soi ou l’image d’un tout est au centre de l’attention, des critiques et des jugements, ce qui peut donc influencer les réflexions et les décisions, fracturer et rassembler les opinions. L’image peut être une arme de distraction et/ou de destruction silencieuse selon la manière dont elle est utilisée et diffusée. Elle est pernicieuse, c’est pourquoi je pense que nous lui accordons inconsciemment une valeur inestimable.
Dans ce contexte, le choix de la photographie pour raconter l’histoire de mon pays natal n’est pas anodin dans une société moderne où elle est le maître à penser, je l’utilise pour déconstruire une certaine société où la dictature de l’image est reine, et a le réel pouvoir de nourrir, véhiculer et même tromper les opinions et les pensées de chacun. Dans une société où les bouleversements idéologiques et communautaires divisent et dominent notre civilisation. Dans une société en proie à des crises sociales, à des dérèglements climatiques soulignés par le réchauffement de la planète et à l’effondrement de la biodiversité.
Par une photo on peut résumer une histoire, qui aura nécessité 3 pages pour la transcrire au stylo et par 3 pages de photos on peut résumer toute une époque.
J’utilise la photographie afin de me ré-approprier les sujets de société qui composent notre génération et déconstruire certains mythes que la dictature de l’image à imposé dans notre pensée collective.
L’interview complète: https://www.rdvlatino.com/…/expo-photo-au-consulat-de-colombie